Projet d'Ecoverger



















































Nous disposons d’un clos d’un hectare en forêt dans les Vosges, sur les hauts du Tholy, vierge de la main de l’homme depuis plus de 60 ans, où la Nature a repris ses droits dans un superbe fouillis mêlant vieux arbres, fruitiers sauvages et invasion de fougères étouffant les pieds de myrtilles… nous travaillons pour en faire un écoverger, un potager de forêt, "una chacra" comme diraient nos frères amazoniens. Un lieu où la main de l’homme ne fait qu’entretenir la forêt en l'enrichissant peu à peu de cultures et d’essences toutes en équilibre biodynamique, se nourrissant et se protégeant mutuellement. Plus loin que l’agriculture biologique qui consiste à remplacer le chimique par le naturel, cette approche s'efforce de retrouver une vision globale de l'environnement, de reconsidérer la Nature comme un organisme à part entière où tout est en symbiose…













Nos ancêtres celtes vénéraient et respectaient les arbres et la forêt… leur alphabet ogamique est d’ailleurs curieusement constitué des initiales des arbres. Ils reconnaissaient la puissance de la forêt et protégeaient leurs villages de ses forces en les entourant d’une barrière magique faite de cercle concentriques de potagers, de pâturages, de fruitiers et d’arbres sacrés. Ce schéma du village inséré, en équilibre avec la forêt, va comme on le sait peu à peu disparaître au profit de l’uniformisation des cultures et de la course au rendement.

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NOM IRLANDAIS






LETTRE






ARBRE






NOM GALLOIS






Beith
Luis
Fearn
Saille
Nuin
Huath
Duir
Tinne
Coll
Quert
Muinn
Gort
Ngetal
Straif
Ruis
Ailm
Ohn
Ur
Eadha/edhardh
Ioho/ido






B
L
F
S
N
H
D
T
C
Q
M
G
Ng
Z
R
A
O
U
E
i






Bouleau
Sorbier
Aulne
Saule
Frêne
Aubépine
Chêne
Houx
Noisetier
Pommier
Vigne
Lierre
Roseau
Prunier
Sureau
Sapin
Ajonc
Bruyère
Tremble
if






Bedwen
Cerdinen
Gwernen
Helygen
Onnen
Draenen wen
Derwen
Celynnen
Collen
Afal
Gwinwydden
Eiddew
Eithen
Draenen le ddu
Ffynidwydden
Ysgawen
Eithen
Grug
Aethen
ywen




Les Romains en premier auront largement entamé le déboisement nécessaire à la construction des voies de communication et des camps retranchés, outils tactiques de la conquête de ce "peuple sauvage". Les moines en second achèveront peu à peu de "civiliser" les hommes et les arbres. L’équilibre symbiotique des jardins celtes accrochés à la forêt cèdent leur place aux vergers domestiques, à l’art de la transplantation, du déracinement, de la taille-domination, de l’irrigation-fertilisation-dépendance . . . une nouvelle vision de l’arbre et du monde s’impose dissociant le Sacré de la Nature !

Par la suite, l’avènement du monde et de l’homme "moderne", dans sa course effrénée vers on ne sait plus vraiment quoi… et son ignorance la plus totale d’une quelconque importance de la nature finira d’achever le tableau que l’on connaît...


La Forêt amazonienne est un ecoverger naturel, un des rares paradis terrestres encore vivants... les peuples de la forêt en ont conscience et et se battent pour tenter de le préserver de tous les techniciens zélés du "monde moderne" !







"Ils ne veulent pas comprendre ces ingénieurs de la ville que la forêt
ne se cultive pas comme leurs champs. Si on brûle tout pour planter,
le sol s’épuise très vite et meurt…
La culture en forêt c’est un entretien du bosquet
comme faisaient nos ancêtres !
Ils croient savoir mieux que nous parce qu’ils ont été à l'école…
et ils nous traitent de fainéants parce qu’on refuse de travailler à leur mode ! "





Le concept andin de la "Pachamama" permet de mieux comprendre l’importance de la Terre pour les Indigènes. Le monde occidental connaît ce concept et a l’habitude de le traduire comme synonyme de "Mère Terre", mais avec sa manière de concevoir la Vie, réduisant la Terre à l’environnement physique, au sol, ignorant les autres environnements sous-entendus par les indigènes. PACHA se réfère autant à l’histoire, à la tradition et à la mémoire qu’au sol et au territoire, ce qui sous-entend une dimension tant de temps que d’espace. Ainsi, PACHAMAMA est la mère du Monde, mère du Cosmos, mère du Temps et de tout. Quand un Indigène dit que "la Terre est sa mère", il ne dit pas cela de manière symbolique ou métaphorique, il exprime véritablement ce qu’il vit. Elle est sa mère au même titre que sa mère biologique, la notion de territoire ne revient donc pas pour lui à seulement posséder une terre, mais bien être en relation avec son environnement, avec les arbres, avec les rivières, et les êtres matériels ou immatériels qui y vivent, plus qu’une histoire de délimitation de terrain. Le concept de Terre comprend ainsi différentes dimensions, physique (le sol, le territoire), sociale (identité individuelle et collective) et une dimension sacrée. Posséder une Terre c’est avoir la possibilité d’exprimer un monde de significations à travers les rituels. Donc quand un Indigène n’a pas de Terre, cette parole acquiert tout son sens au travers de l’expression "yo soy wajcha" signifiant je suis pauvre, je suis orphelin, Wajcha est celui qui n’a pas de Terre par le fait qu’il est orphelin car il a perdu cette filiation avec la Mère.







Atelier des coureurs de bois



On rêve aussi d'une yourte kirghize, a priori mieux adaptée au climat vosgien... pour que "berger Guillaume" puisse être un peu au chaud quand il vient accompagné de ses chèvres
pour tenter de limiter les velléités envahissantes de la gente Dennstaedtiaceae...






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